mardi 28 juillet 2015

La Croisade de Barbastro (scénario Saga - Le Croissant & la Croix)



Le Studio Tomahawk est tombé par hasard sur le manuscrit de l'historien Reinhart Dozy (1820 - 1883) qui fut le premier à commencer une étude de la Guerre de Barbastro en se basant sur de maigres sources, principalement les récits d'Amatus of Montecassino et d'Ibn Hayyan.

La Croisade de Barbastro est une expédition prêchée par le pape Alexandre II pour prendre aux Maures la cité espagnole de Barbastro (dans l'actuelle Aragon). Le pape Alexandre II fut le premier à prêcher la Reconquista en 1064, la présentant comme une urgence de la chrétienté. Elle fut également prêchée en Bourgogne, probablement avec le soutien de l'abbé Hugues de Cluny, frère de Thomas de Châlon qui mena un détachement. La volonté de participer à la croisade se propagea ailleurs qu'en France, selon le moine Aimé du Mont-Cassin, qui note que "grant chevalerie de Francoiz et de Borguegnons et d'autre gent" étaient présents au siège. De fait, une importante armée, composée principalement de Français et de Bourguignons, d'un contingent pontifical (avec quelques Normands), et une armée de combattants catalans et aragonais, étaient présents à Barbastro en 1064 quand le siège débuta.

Cette guerre est un épisode de la Reconquista, mais le caractère international de son armée, ainsi que le soutien de la papauté en font un prélude aux Croisades.

Le chef du contingent papal était un Normand du nom de Guillaume de Montreuil ; celui des Espagnols Sanche Ramirez, roi d'Aragon, royaume fortement menacé au sud par les Maures. Le plus gros contingent, celui des Aquitains, était conduit par Guillaume VIII (ou Guy-Geoffroi), duc d'Aquitaine. Bien que la composition de l'armée soit encore sujette à controverse, la présence majoritaire de combattants d'origine franque est généralement acceptée.

Le duc d'Aquitaine conduisit son armée à travers les Pyrénées en passant par le col du Somport. Il fit la jonction avec l'armée catalane à Gérone au début de l'année 1064. L'armée complète prit Graus, qui avait d'abord résisté à deux assauts, puis marcha sur Barbastro, qui faisait alors partie du taïfa de Lérida, dirigé par al-Muzaffar. La cité, qui n'eut pas de secours depuis Lérida, et dont l'approvisionnement en eau avait été coupé, fut assiégée et rapidement prise. Les croisés pillèrent et saccagèrent la ville sans aucune pitié. On a dit que 50 000 musulmans furent tués.

Le butin des croisés fut considérable : les chroniques mentionnent la capture de nombreuses femmes musulmanes ainsi que nombres de trésors. La direction de la ville fut donnée en fief à Armengol III, comte d'Urgell.

Pour empêcher l'armée chrétienne de progresser, les musulmans pratiquèrent la tactique de la terre brûlée. Le duc Guy-Geoffroy, pressé de revenir en ses terres, et les troupes chargées de butin en tirèrent prétexte pour faire demi-tour : l'expédition tourna court.

En 1065, les Maures contre-attaquèrent, reprirent la ville et massacrèrent la garnison, réduisant à néant le travail des croisés.

Thibauld, le chef des Bourguignons, mourut probablement des suites de ses blessures pendant son retour en France, après la reprise de la ville en 1065.

Volontairement grossie par les Clunisiens, la prise de Barbastro a un retentissement énorme dans la chrétienté. Auparavant, les chevaliers qui venaient combattre les Maures en Espagne le faisaient à titre individuel et se plaçaient sous l'autorité d'un roi ou prince local. C'est la première fois qu'une armée franchit les Pyrénées dans ce but. Cette expédition est de ce fait considérée comme un prélude aux Croisades, qui débutent une trentaine d'années plus tard.

En marge de la Grande Histoire, Reinhart Dozy relate les mésaventures de Don Vela, fils illégitime de Sanche Ier, Roi d'Aragon qui fut envoyé en ambassade auprès des Zirides à Grenade. Ce preux chevalier espagnol mena un détachement de "croisés" au cours de la Croisade de Barbastro. 
 

 En l'An de grâce 1064, lors d’un raid audacieux, les Maures d'Al-Muzaffar capturent Don Vela et tentent de s'échapper avec leur otage de prix… En vie car mort, il ne leur rapportera rien...

Soudain, les troupes de Don Vela retrouvent Al-Muzaffar et ses Maures. Les troupes se font face dans la plaine. Les "Croisés" sont bien décidés à sauver leur seigneur au péril de leurs vies !!!

 
 
 


Les troupes Maures sont entièrement constituées de troupes à pied : archers et lanciers Berbères accompagnés des redoutables Naffatun. Elles sont menées par Al-Muzaffar qui n'est pas vraiment un combattant mais plutôt un Conseiller religieux.




Les troupes Croisés déploient deux unités de Chevaliers. Une à pied et l'autre monté... Ainsi que trois unités de sergents dont une montée.

Dès le départ de l'action, les troupes Croisés cherchent à récupérer leur Seigneur afin de bénéficier de ses lumières qui vont être nécessaire dans le combat qui s'annonce…

A cet effet, les troupes montées se positionnent sur chaque aile afin de contourner la masse grouillante des Maures… Chevaliers sur le flanc droit et Sergent sur le flanc gauche.





Al-Muzaffar n'est peut être pas un combattant mais il est loin d'être un sot. Il rassemble ses troupes au centre du champ de bataille dans une formation défensive et tâche de protéger son otage. L'objectif est simple : il faut faire traverser le champ de bataille à l'otage !!!

Déjà les chevaliers n'y tiennent plus !!! Et, fort de leur réputation d'impétuosité, ils décident de charger le flanc gauche des troupes Maures. Leur objectif est de tout renverser sur leur passage afin de libérer Don Vela qui se trouve avec ses geôliers juste derrière une belle unité de lanciers Berbères.

Les chevaliers chargent à toute vitesse et les lanciers se mettent en position défensive… Le choc est rude !!! Les lanciers résistent bien mieux que prévu et ne voient que quatre des leurs mordre la poussière… Ils doivent céder le terrain mais pas suffisamment pour que les chevaliers puissent atteindre leur seigneur…

Les chevaliers se retrouvent dans la nasse !!! Cette journée commence bien mal pour les Croisés… Et, surtout ne présage rien de bon !!! En fait, toute la journée va se dérouler ainsi : les Croisés fort de leur prétendue supériorité martiale vont s'épuiser en de vaines charges et les Maures vont faire le dos rond et ainsi, grignoter petit à petit les forces ennemies.

 

Al-Muzaffar prépare sa contre-attaque. Un chevalier vide ses étriers suite à une pluie de flèche puis un autre suite aux tirs des soldats naffata…

Les Naffatun sont des fantassins turcs spécialisés, qui utilisent comme arme le mortel et terrifiant naphte, un liquide inflammable léger et volatile contenu dans des bombes primitives qu’ils lancent sur leurs ennemis.

Les soldats naffata inspirent la peur à leurs ennemis car leur liquide enflammé pouvait pénétrer l’armure la plus lourde, et la puanteur de la chair calcinée après une attaque au naphte rend hommes et chevaux fous. Leur tâche est risquée et deux bombes leur explosent dans les mains !!! C'est le prix à payer afin de voir triompher la vraie foi !!!

Par ailleurs, les chevaliers, isolés au milieu de leur adversaire, se retrouvent diminués et surtout épuisés !!!

C'est le moment choisit par Al-Muzaffar pour lancer une autre unité de Berbères sur les pauvres chevaliers désemparés. C'en est trop pour eux !!! Les chevaliers qui ne tombent pas sous le coup des lanciers quittent le champ de bataille comme des pleutres !!! Les voies du Seigneur sont bien impénétrables… La meilleure unité Croisé vient de disparaitre du champ de bataille…



L'unité de Chevalier à pied ne peut résister à la tentation de venger leurs frères et décide de charger les Berbères… Décidément, les chrétiens ne sont pas de fins stratèges !!! Toutefois, ils se révèlent être de redoutables combattants. Les berbères perdent quatre des leurs sans toucher un seul chevalier. Fort de ce beau résultat, les chevaliers décident de poursuivre leurs efforts et tombent sur l'autre unité de Berbères… Leur seigneur est juste derrière ce rideau de troupes… Encore un effort et ils pourront le sauver !!!

C'est compter sans les formidables capacités de défense des Maures…

Cinq berbères mordent la poussière mais la moitié de l'unité de Chevaliers est à terre… Un coup dur pour la chrétienté !!!

Al-Muzaffar poursuit sa tactique et tente d'éradiquer du champ de bataille les derniers chevaliers… Deux chevaliers roulent dans la poussière, horriblement brulés par les bombes primitives lancées par les soldats naffata… Les berbères chargent le dernier chevalier qui résiste malgré tout vaillamment…

 

Al-Muzaffar a le temps pour lui et fait progresser lentement toutes ses troupes vers le milieu du champ de bataille…

 


Les croisés en sont déjà réduits à jouer leur va-tout !!! Les sergents montés chargent à pleine vitesse une unité de lanciers protégeant le flanc droit des Maures…


 
Les formidables capacités défensives Maures sont de nouveau mobilisées et font merveille !!! Un combattant de chaque côté rejoint son Dieu…
 

Les Maures achèvent le dernier chevalier Croisé avant de reprendre leur marche en avant. Au centre du dispositif Croisé, il ne reste plus que deux unités de sergents à pied pour faire face aux troupes Maures et espérer sauver Don Vela… Cela semble court !!!

 

Les Croisés pensent encore pouvoir contourner les Maures afin de désengager leur Seigneur. Les sergents montés chargent à nouveau. Un des leurs vide ses étriers contre deux berbères !!! Cela est bien insuffisant pour espérer quoi que ce soit !!!

Al-Muzaffar envoit ses lanciers afin de contrer la menace des sergents contre son flanc droit. Puis, il décide de s'occuper du centre ennemi… Toutes les troupes du centre progressent… Les Naffatun font pleuvoir un déluge de bombes sur les sergents à pied Croisés sans toutefois en toucher un seul !!! C'est un miracle !!! La bataille peut-elle enfin basculer du côté des Chrétiens ?

Non, les croisés n'en peuvent plus… Ils sont au bord de l'épuisement et doivent donc profiter de ce court instant de répit afin de reposer l'intégralité des troupes !!!




Al-Muzaffar va profiter de cette inactivité forcée des Croisés !!! Les sergents subissent de multiples tirs qui forcent deux des leurs à abandonner le combat puis ils subissent un assaut des lanciers berbères. Cette fois, les espoirs croisés s'envolent… Les deux unités de sergents sont décimés, rien ne semble pourvoir s'opposer à la fuite de l'armée d'Al-Muzaffar…

Quoi qu'il en soit, les croisés dans un dernier sursaut de rage tentent d'endiguer les flots des troupes Maures. Les sergents montés essaient vainement une nouvelle fois de renverser les lanciers berbères qui leur font face… Puis, les sergents à pied se sacrifient inutilement afin de retarder l'inexorable…

Mais rien n'y fait, la messe est dite… L'otage et ses geôliers s'enfuient du champ de bataille…



Désormais, seule la diplomatie pourra faire revenir Don Vela parmi les siens… Les Maures se sont révélés redoutable en position défensive… Les Croisés se sont cassés les dents sur les redoutables lanciers berbères… Pour ce jour, Dieu a choisit les siens…

Figurines, décors et photos par Fred (Hobby One).

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