Le Studio Tomahawk est tombé par hasard sur le manuscrit de l'historien
Reinhart Dozy (1820 - 1883) qui fut le premier à commencer une étude de la
Guerre de Barbastro en se basant sur de maigres sources, principalement les
récits d'Amatus of Montecassino et d'Ibn Hayyan.
La Croisade de Barbastro est une expédition prêchée par le pape
Alexandre II pour prendre aux Maures la cité espagnole de Barbastro (dans
l'actuelle Aragon). Le pape Alexandre II fut le premier à prêcher la
Reconquista en 1064, la présentant comme une urgence de la chrétienté. Elle fut
également prêchée en Bourgogne, probablement avec le soutien de l'abbé Hugues
de Cluny, frère de Thomas de Châlon qui mena un détachement. La volonté de
participer à la croisade se propagea ailleurs qu'en France, selon le moine Aimé
du Mont-Cassin, qui note que "grant chevalerie de Francoiz et de
Borguegnons et d'autre gent" étaient
présents au siège. De fait, une importante armée, composée principalement de
Français et de Bourguignons, d'un contingent pontifical (avec quelques
Normands), et une armée de combattants catalans et aragonais, étaient présents
à Barbastro en 1064 quand le siège débuta.
Cette guerre est un épisode de la Reconquista, mais le caractère
international de son armée, ainsi que le soutien de la papauté en font un
prélude aux Croisades.
Le chef du contingent papal était un Normand du nom de Guillaume de
Montreuil ; celui des Espagnols Sanche Ramirez, roi d'Aragon, royaume fortement
menacé au sud par les Maures. Le plus gros contingent, celui des Aquitains,
était conduit par Guillaume VIII (ou Guy-Geoffroi), duc d'Aquitaine. Bien que
la composition de l'armée soit encore sujette à controverse, la présence
majoritaire de combattants d'origine franque est généralement acceptée.
Le duc d'Aquitaine conduisit son armée à travers les Pyrénées en
passant par le col du Somport. Il fit la jonction avec l'armée catalane à
Gérone au début de l'année 1064.
L'armée complète prit Graus, qui avait d'abord résisté à
deux assauts, puis marcha sur Barbastro, qui faisait alors partie du taïfa de
Lérida, dirigé par al-Muzaffar. La cité, qui n'eut pas de secours depuis
Lérida, et dont l'approvisionnement en eau avait été coupé, fut assiégée et
rapidement prise. Les croisés pillèrent et saccagèrent la ville sans aucune
pitié. On a dit que 50 000 musulmans furent tués.
Le butin des croisés fut considérable : les chroniques mentionnent la
capture de nombreuses femmes musulmanes ainsi que nombres de trésors. La
direction de la ville fut donnée en fief à Armengol III, comte d'Urgell.
Pour empêcher l'armée chrétienne de progresser, les musulmans
pratiquèrent la tactique de la terre brûlée. Le duc Guy-Geoffroy, pressé de
revenir en ses terres, et les troupes chargées de butin en tirèrent prétexte
pour faire demi-tour : l'expédition tourna court.
En 1065, les Maures contre-attaquèrent, reprirent la ville et
massacrèrent la garnison, réduisant à néant le travail des croisés.
Thibauld, le chef des Bourguignons, mourut probablement des suites de
ses blessures pendant son retour en France, après la reprise de la ville en
1065.
Volontairement grossie par les Clunisiens, la prise de Barbastro a un
retentissement énorme dans la chrétienté. Auparavant, les chevaliers qui
venaient combattre les Maures en Espagne le faisaient à titre individuel et se
plaçaient sous l'autorité d'un roi ou prince local. C'est la première fois
qu'une armée franchit les Pyrénées dans ce but. Cette expédition est de ce fait
considérée comme un prélude aux Croisades, qui débutent une trentaine d'années
plus tard.
En marge de la Grande Histoire, Reinhart Dozy relate les mésaventures
de Don Vela, fils illégitime de Sanche Ier, Roi d'Aragon qui fut envoyé en
ambassade auprès des Zirides à Grenade. Ce preux chevalier espagnol mena un
détachement de "croisés" au
cours de la Croisade de Barbastro.
En
l'An de grâce 1064, lors d’un raid audacieux, les Maures d'Al-Muzaffar
capturent Don Vela et tentent de s'échapper avec leur otage de prix… En
vie car mort, il ne leur rapportera rien...
Soudain, les troupes
de Don Vela retrouvent Al-Muzaffar et ses Maures. Les troupes se font
face dans la plaine. Les "Croisés" sont bien décidés à sauver leur
seigneur au péril de leurs vies !!!
Les troupes Maures sont
entièrement constituées de troupes à pied : archers et lanciers Berbères
accompagnés des redoutables Naffatun. Elles sont menées par Al-Muzaffar
qui n'est pas vraiment un combattant mais plutôt un Conseiller
religieux.
Les troupes Croisés déploient deux unités de Chevaliers. Une à pied et
l'autre monté... Ainsi que trois unités de sergents dont une montée.
Dès
le départ de l'action, les troupes Croisés cherchent à récupérer leur
Seigneur afin de bénéficier de ses lumières qui vont être nécessaire
dans le combat qui s'annonce…
A cet effet, les troupes montées se
positionnent sur chaque aile afin de contourner la masse grouillante
des Maures… Chevaliers sur le flanc droit et Sergent sur le flanc
gauche.
Al-Muzaffar n'est peut être pas un combattant mais il est
loin d'être un sot. Il rassemble ses troupes au centre du champ de
bataille dans une formation défensive et tâche de protéger son otage.
L'objectif est simple : il faut faire traverser le champ de bataille à
l'otage !!!
Déjà les chevaliers n'y tiennent plus !!! Et, fort de leur réputation
d'impétuosité, ils décident de charger le flanc gauche des troupes
Maures. Leur objectif est de tout renverser sur leur passage afin de
libérer Don Vela qui se trouve avec ses geôliers juste derrière une
belle unité de lanciers Berbères.
Les chevaliers chargent à toute
vitesse et les lanciers se mettent en position défensive… Le choc est
rude !!! Les lanciers résistent bien mieux que prévu et ne voient que
quatre des leurs mordre la poussière… Ils doivent céder le terrain mais
pas suffisamment pour que les chevaliers puissent atteindre leur
seigneur…
Les chevaliers se retrouvent dans la nasse !!! Cette
journée commence bien mal pour les Croisés… Et, surtout ne présage rien
de bon !!! En fait, toute la journée va se dérouler ainsi : les Croisés
fort de leur prétendue supériorité martiale vont s'épuiser en de vaines
charges et les Maures vont faire le dos rond et ainsi, grignoter petit à
petit les forces ennemies.
Al-Muzaffar prépare sa contre-attaque. Un chevalier vide ses étriers
suite à une pluie de flèche puis un autre suite aux tirs des soldats
naffata…
Les Naffatun sont des fantassins turcs spécialisés, qui
utilisent comme arme le mortel et terrifiant naphte, un liquide
inflammable léger et volatile contenu dans des bombes primitives qu’ils
lancent sur leurs ennemis.
Les soldats naffata inspirent la peur à
leurs ennemis car leur liquide enflammé pouvait pénétrer l’armure la
plus lourde, et la puanteur de la chair calcinée après une attaque au
naphte rend hommes et chevaux fous. Leur tâche est risquée et deux
bombes leur explosent dans les mains !!! C'est le prix à payer afin de
voir triompher la vraie foi !!!
Par ailleurs, les chevaliers, isolés au milieu de leur adversaire, se retrouvent diminués et surtout épuisés !!!
C'est
le moment choisit par Al-Muzaffar pour lancer une autre unité de
Berbères sur les pauvres chevaliers désemparés. C'en est trop pour eux
!!! Les chevaliers qui ne tombent pas sous le coup des lanciers quittent
le champ de bataille comme des pleutres !!! Les voies du Seigneur sont
bien impénétrables… La meilleure unité Croisé vient de disparaitre du
champ de bataille…
L'unité de Chevalier à pied ne peut résister à la tentation de venger
leurs frères et décide de charger les Berbères… Décidément, les
chrétiens ne sont pas de fins stratèges !!! Toutefois, ils se révèlent
être de redoutables combattants. Les berbères perdent quatre des leurs
sans toucher un seul chevalier. Fort de ce beau résultat, les chevaliers
décident de poursuivre leurs efforts et tombent sur l'autre unité de
Berbères… Leur seigneur est juste derrière ce rideau de troupes… Encore
un effort et ils pourront le sauver !!!
C'est compter sans les formidables capacités de défense des Maures…
Cinq berbères mordent la poussière mais la moitié de l'unité de Chevaliers est à terre… Un coup dur pour la chrétienté !!!
Al-Muzaffar
poursuit sa tactique et tente d'éradiquer du champ de bataille les
derniers chevaliers… Deux chevaliers roulent dans la poussière,
horriblement brulés par les bombes primitives lancées par les soldats
naffata… Les berbères chargent le dernier chevalier qui résiste malgré
tout vaillamment…
Al-Muzaffar a le temps pour lui et fait progresser lentement toutes ses troupes vers le milieu du champ de bataille…
Les croisés en sont déjà réduits à jouer leur va-tout !!! Les sergents
montés chargent à pleine vitesse une unité de lanciers protégeant le
flanc droit des Maures…
Les formidables capacités défensives
Maures sont de nouveau mobilisées et font merveille !!! Un combattant de
chaque côté rejoint son Dieu…
Les Maures achèvent le dernier
chevalier Croisé avant de reprendre leur marche en avant. Au centre du
dispositif Croisé, il ne reste plus que deux unités de sergents à pied
pour faire face aux troupes Maures et espérer sauver Don Vela… Cela
semble court !!!
Les Croisés pensent encore pouvoir contourner les
Maures afin de désengager leur Seigneur. Les sergents montés chargent à
nouveau. Un des leurs vide ses étriers contre deux berbères !!! Cela est
bien insuffisant pour espérer quoi que ce soit !!!
Al-Muzaffar
envoit ses lanciers afin de contrer la menace des sergents contre son
flanc droit. Puis, il décide de s'occuper du centre ennemi… Toutes les
troupes du centre progressent… Les Naffatun font pleuvoir un déluge de
bombes sur les sergents à pied Croisés sans toutefois en toucher un seul
!!! C'est un miracle !!! La bataille peut-elle enfin basculer du côté
des Chrétiens ?
Non, les croisés n'en peuvent plus… Ils sont au
bord de l'épuisement et doivent donc profiter de ce court instant de
répit afin de reposer l'intégralité des troupes !!!
Al-Muzaffar
va profiter de cette inactivité forcée des Croisés !!! Les sergents
subissent de multiples tirs qui forcent deux des leurs à abandonner le
combat puis ils subissent un assaut des lanciers berbères. Cette fois,
les espoirs croisés s'envolent… Les deux unités de sergents sont
décimés, rien ne semble pourvoir s'opposer à la fuite de l'armée
d'Al-Muzaffar…
Quoi
qu'il en soit, les croisés dans un dernier sursaut de rage tentent
d'endiguer les flots des troupes Maures. Les sergents montés essaient
vainement une nouvelle fois de renverser les lanciers berbères qui leur
font face… Puis, les sergents à pied se sacrifient inutilement afin de
retarder l'inexorable…
Mais rien n'y fait, la messe est dite… L'otage et ses geôliers s'enfuient du champ de bataille…
Désormais,
seule la diplomatie pourra faire revenir Don Vela parmi les siens… Les
Maures se sont révélés redoutable en position défensive… Les Croisés se
sont cassés les dents sur les redoutables lanciers berbères… Pour ce
jour, Dieu a choisit les siens…
Figurines, décors et photos par Fred (Hobby One).